virtval   Scénario 7. Impact des cultures et du mode de culture (intensif / extensif) (bassin 3)

 

Contexte
Déroulement résumé de l’activité

Fiches de rapport d'activité pour les élèves

Déroulement détaillé de l'activité
Fiches de rapport d'activité avec réponses-types

 


Contexte

Ce bassin présente des sols calcareux et fertiles qui conviennent au mieux à l’établissement de cultures. Jadis, ces cultures n’étaient pas soumises à l’épandage d’engrais de synthèse et d’herbicides. Elles étaient peu productives et différentes plantes typiques, appelées « messicoles » (= présentes spécialement dans les moissons) les accompagnaient (coquelicot, bleuet, chrysanthème,…). Les cultures étaient donc des milieux biologiquement riches en espèces intéressantes de plantes et animaux. Avec cette agriculture extensive, l’impact des eaux de ruissellement sur les cours d’eau était faible.

Aujourd’hui, l’agriculture vise un maximum de rendement. Les amendements chimiques, principalement nitrates et phosphates, et organiques produits en excès par l’élevage intensif (lisiers, fumiers, boues de stations d’épuration) sont utilisés pour augmenter la production végétale, mais souvent en excès. Des herbicides et insecticides divers les accompagnent. Dès le début de l’utilisation de ces substances, on a vu disparaître toutes les plantes rares et incidemment, les animaux inféodés comme des papillons par exemple. D’autre part, on a développé de nouvelles cultures particulièrement gourmandes en eau et en engrais : tournesol, maïs, betterave, colza… Une quantité importante d’engrais et de pesticides s’écoule donc vers les cours d’eau, entraînant une diminution de la faune aquatique et une eutrophisation.

On comparera ici l’impact sur le cours d’eau de cultures intensives et extensives appliquées à une même surface du bassin versant (45 % de la surface disponibles). En outre, on pourra analyser l’effet autoépurateur du cours d’eau puisqu’on dispose de deux points d’analyses, l’un proche, l’autre éloigné, de la zone cultivée. Le tout par rapport à une station de référence située en zone forestière protégée.

Une étude de la qualité de l'eau peut suivre deux approches différentes. Soit on analyse directement la chimie de l’eau (par exemple la matière organique, les nitrates, les phosphates, l’ammonium). Si l’analyse chimique permet d’identifier et de quantifier les polluants en présence, elle est cependant très variable suivant le moment où on fait le prélèvement et suivant par exemple l’importance des pluies qui peuvent diluer les amendements. La deuxième approche, adoptée ici, est celle des bio-indicateurs. Le principe est d’utiliser comme indicateurs de pollution les communautés vivantes qui enregistrent en permanence les variations des conditions du milieu. Parmi ces indicateurs, on utilise surtout des algues microscopiques du groupe des diatomées qui présentent trois avantages: on les récolte facilement en brossant quelques pierres immergées dans le courant; elles intègrent les variations chimiques, spécialement les éléments qui nous intéressent (matières organiques, nitrates, phosphates); enfin, on connaît bien les exigences de chaque espèce vis à vis de ces éléments. Ces algues appartiennent à la famille des algues brun-jaune, unicellulaires qui fabriquent un squelette externe d’opale (SiO4) dont la morphologie (taille, ornementation, symétrie) sert à identifier les espèces du relevé (voir: les diatomées)

Chaque fois que vous cliquez sur un point de prélèvement, un champ de diatomées apparaît. En cliquant sur chaque diatomée, on est dirigé vers une clé d’identification. Quand toutes les espèces sont identifiées, on obtient l’indice de qualité qui varie de 5 (pollution nulle) à 1 (pollution très forte) (voir : clé d'interprétation des couleurs. Une fois compris les critères qui permettent de reconnaître les espèces, on pourra activer l’option de détermination automatique (voir: procédure de détermination). Les deux procédures aboutissent au même résultat: un indice de qualité et un champ microscopique colorisé en fonction de la sensibilité des espèces à la pollution (voir : clé d'interprétation des couleurs).

Déroulement résumé de l’activité

Pour différents degrés d'intensité des cultures (aucune - intensives - extensives) sur une partie du bassin
                   Pour chacun des points de prélèvement
                         - Observation d’un champ microscopique et détermination des diatomées (avec la clé ou automatiquement)                          - Obtention d’un histogramme de fréquences et d’un indice global de qualité
Comparaison des indices en fonction du mode de culture

 

Fiches de rapport d’activité pour les élèves

L'une de ces fiches (que l'enseignant peut adapter à ses objectifs) peut être distribuée avant de commencer l'activité.
Les élèves peuvent y consigner leurs observations et l'utiliser pour interpréter leurs résultats.

>>> Voir Variante 1: synthétique (fichier Word)
>>> Voir Variante 2 : détaillée (fichier Word)

 

Déroulement détaillé de l’activité

1. Ouverture du logiciel.

Lancer l’application Virtval selon la procédure décrite dans le paragraphe "Démarrage du logiciel".
Activer l’option d’affichage des grilles-repères (cf. réglage des préférences).

2. Choix du bassin versant 3 : roches calcaires, sols basiques, eaux eutrophes.

Cliquer une fois sur le bassin choisi pour le faire apparaître en détail.

3. Etablissement des indices de référence (en l’absence de toute activité humaine)

N.B. Si le scénario 0 (ou le scénario 6) a été réalisé au préalable, cette étape peut être supprimée, et l’indice repris directement de cette activité précédente. On peut alors passer au point 4.

3.1. Prélèvement de diatomées au point S1.

Cliquer une fois sur le point S1 pour faire apparaître un champ microscopique. Ce champ comprend 20 diatomées dont l’assemblage est caractéristique du type d’eau prélevé.

NB. La disposition des diatomées dans le champ est produite de façon aléatoire par le logiciel. Le champ que vous obtiendrez aura donc une apparence différente de l’exemple ci-dessus.

3.2. Détermination des diatomées

Deux options sont offertes : la détermination à l’aide de la clé ou la détermination automatique, qui peut être activée dans les options du menu [Fichier]. La procédure détaillée est décrite dans le paragraphe "Procédure de détermination".
N.B. Pour obtenir un champ colorisé de diatomées en mode automatique: cliquer sur [T] pour afficher la liste des taxons, puis fermer cette fenêtre. Les diatomées du champ apparaissent alors colorées selon leur groupe écologique (cf. clé d'interprétation des couleurs).

3.3. Obtention de l’histogramme de fréquences des groupes

Le pourcentage des diatomées appartenant à chacun des 5 groupes écologiques (cf. clé d'interprétation des couleurs) est représenté sous la forme d’un histogramme de fréquences. Ce graphique se construit progressivement lorsqu’on détermine les diatomées à l’aide de la clé. Il peut être consulté à tout moment en cliquant sur le bouton [Histogramme] sous le champ microscopique. En mode de détermination automatique, l’histogramme complet est directement accessible via ce même bouton. Cette fenêtre indique, en outre, la valeur de l’indice diatomique.
Dès que l’histogramme complet a été consulté, la valeur de l’indice apparaît à côté du point de prélèvement sur le bassin versant, avec la couleur correspondante.

3.4. Prélèvement de diatomées aux points S2 et S3

Les étapes 3.1 à 3.3 décrites ci-dessus sont répétées pour les points S2 et S3.



Interprétation :

En l’absence de cultures, les eaux sont de très bonne qualité (indices de 4,6 à 4,4, couleur bleue). Les diatomées très sensibles et sensibles dominent (95 %, en vert et en bleu).


4. Implantation de cultures intensives sur une grande parcelle (45% de la superficie disponible)

Dans la barre de menu, cliquer sur [Aménagements à tester]  >>> [Cultiver une grande parcelle] (sous "Cultures intensives avec amendements").

Le champ apparaît à l’extérieur du bassin. Pointer le champ à l’aide de la souris puis, en maintenant le clic gauche enfoncé, faire glisser le champ jusqu’à l’emplacement 37 sur le bassin. Le nœud 37 est recommandé pour obtenir des résultats très significatifs, facilement interprétables.

N.B. Aucune culture ne peut être installée dans la réserve forestière, de sorte que le point S1 reste toujours à l’abri de l’influence humaine et peut être considéré comme référence tout au long du scénario.


4.1. Détermination de l’indice de qualité au point S1

N.B. Nous supposerons que la clé de détermination a déjà été explorée lors des étapes précédentes et que la suite du scénario se fera sur la base de la détermination automatique. Pour rappel, celle-ci peut être activée à tout moment à partir de la barre de menu : [Fichier] >>> [Options], cocher la case "Permettre la détermination automatique", puis cliquer sur [OK].

Cliquer une fois sur le point S1 pour faire apparaître un champ microscopique de diatomées, qui peut être colorisé en cliquant sur [T]. Cliquer sur le bouton [Histogramme] pour visualiser l’histogramme de fréquences des différentes classes de diatomées, ainsi que l’indice de qualité. Comme ce point ne subit pas l’influence de l'agriculture, son indice ne varie pas par rapport à la référence établie en début de scénario.

4.2. Détermination de l’indice de qualité au point S2

Cliquer une fois sur le point S2 pour faire apparaître un champ microscopique de diatomées, qui peut être colorisé en cliquant sur [T]. Cliquer sur le bouton [Histogramme] pour visualiser l’histogramme de fréquences des différentes classes de diatomées, ainsi que l’indice de qualité.

4.3. Détermination de l’indice de qualité au point S3

Cliquer une fois sur le point S3 pour faire apparaître un champ microscopique de diatomées, qui peut être colorisé en cliquant sur [T]. Cliquer sur le bouton [Histogramme] pour visualiser l’histogramme de fréquences des différentes classes de diatomées, ainsi que l’indice de qualité.



5. Implantation de cultures extensives sur une grande parcelle (45% de la superficie disponible)

Dans la barre de menu, cliquer sur [Aménagements à tester] >>> [Cultiver une grande parcelle]. Le logiciel vous demande d'abord d'annuler l'action précédente (supprimer la  grande parcelle intensive). Cliquer sur [Oui], puis cliquer à nouveau sur [Aménagements à tester] >>> [Cultiver une grande parcelle] (sous "Cultures extensives 'bio' ").
Le champ apparaît à l’extérieur du bassin. Pointer le champ à l’aide de la souris puis, en maintenant le clic gauche enfoncé, faire glisser le champ jusqu’à l’emplacement 37 sur le bassin. Pour la comparaison, il faut positionner le champ au même point que la parcelle intensive précédente.

5.1. Détermination de l’indice de qualité au point S1

Cliquer une fois sur le point S1 pour faire apparaître un champ microscopique de diatomées, qui peut être colorisé en cliquant sur [T]. Cliquer sur le bouton [Histogramme] pour visualiser l’histogramme de fréquences des différentes classes de diatomées, ainsi que l’indice de qualité. Comme ce point ne subit pas l’influence de l'agriculture, son indice ne varie pas par rapport à la référence établie en début de scénario.

5.2. Détermination de l’indice de qualité au point S2

Cliquer une fois sur le point S2 pour faire apparaître un champ microscopique de diatomées, qui peut être colorisé en cliquant sur [T]. Cliquer sur le bouton [Histogramme] pour visualiser l’histogramme de fréquences des différentes classes de diatomées, ainsi que l’indice de qualité.

5.3. Détermination de l’indice de qualité au point S3

Cliquer une fois sur le point S3 pour faire apparaître un champ microscopique de diatomées, qui peut être colorisé en cliquant sur [T]. . Cliquer sur le bouton [Histogramme] pour visualiser l’histogramme de fréquences des différentes classes de diatomées, ainsi que l’indice de qualité.



6. Comparaison des indices en fonction du mode de culture

Conditions naturelles,
pas de cultures
Cultures intensives sur 45% de la superficie disponible

Cultures extensives sur 45 % de la superficie disponible



Interprétation

Dans tous les cas, le fait de cultiver a un impact négatif sur la qualité des eaux puisqu’en conditions naturelles, l’indice est supérieur à 4,2 (en bleu). Mais il est possible de limiter l’impact en évitant d’épandre des excès de fertilisants.

Ainsi, en culture intensive, on observe une pollution modérée au point S2 (3,4, en jaune) et en culture extensive une pollution faible (3,5, en vert). Grâce à l’autoépuration qui se passe entre S2 et S3, on passe respectivement à 3,6 et 4,0 donc en pollution faible.

On remarque que dans le cas intensif, ce sont surtout les diatomées très résistantes et résistantes (en rouge et orange) qui se développent modérément et expliquent la diminution de l’indice. Le reliquat non utilisé d’azote est nettement plus élevé dans les cultures de maïs, pomme de terre et colza. Dans le cas extensif, ce sont les diatomées d’eau eutrophisée surtout (en jaune). Ainsi, tant que les matières organiques épandues ne sont pas trop abondantes, elles ont le temps de se minéraliser et d’être assimilées par les plantes. L’excès entraîné vers le cours d’eau sous forme de nitrates et de phosphates est donc moindre que dans le système intensif.


Exercice

On lit dans un arrêté du gouvernement de la région Bruxelles-capitale daté de novembre 1998 (http://faolex.fao.org/docs/html/bel17060.htm), le texte suivant :
1. Du 1er novembre au 1er mars, l'épandage de lisier et de purin est interdit sur les sols non couverts de végétation, sauf si l'effluent est incorporé au sol le jour même de son application.
2. Lorsque la pente moyenne du sol est supérieure à 6%, l'épandage de lisier et de purin est interdit sur les sols non couverts de végétation, sauf si l'effluent est incorporé au sol le jour même de son application.
3. L'épandage de fertilisants est interdit sur sol enneigé. L'épandage de lisier et de purin est interdit sur sol gelé en permanence depuis plus de 24 heures.
4. L'épandage de fertilisants est interdit à moins de 10 mètres des crêtes de berges d'un cours d'eau ou d'un fossé.

En Wallonie (arrêté « nitrates » de la Région Wallonne de novembre 2002), l’épandage de lisier et purin en culture est interdit :
1. D’octobre à février. Et de novembre à janvier pour les engrais minéraux.
2. Quand la pente est supérieure à 6 %.
3. Sur sol inondé, enneigé ou gelé.
4. A moins de 4 mètres des cours d’eau.

A votre avis, quelle est la législation la plus favorable à la qualité des cours d’eau et pourquoi ?

Que peut-on faire ?

Des études ont bien montré la part des amendements emportés par les pluies vers les cours d’eau.
C’est une pollution insidieuse et continue dont l’impact est immédiat : il suffit que le cours d’eau de très bonne qualité qui vient de la réserve forestière parcoure quelques centaines de mètres en zone cultivée pour que son indice diminue déjà. Il faut dire que les diatomées sont des algues très sensibles au moindre apport  organique ou minéral !

Pour améliorer la situation, différentes possibilités :

  • calculer précisément les besoins de chaque sol et de chaque culture pour ne pas épandre des excès d’engrais ;
  • épandre à des périodes favorables c’est à dire en période de végétation et non en hiver. Il arrive en effet qu’on épande sur sol gelé ou gorgé d’eau : la moindre pluie emporte alors une grande partie au cours d’eau !
  • planter le long des cours d’eau une bande arbustive de quelques mètres de large : l’écoulement superficiel et hypodermique chargé des engrais traverse alors les racines des arbustes qui en utilisent une bonne partie. On a ainsi montré que ce système peut retenir jusque 90 % des amendements avant l’écoulement au cours d’eau ! Par ailleurs le bois produit peut servir au chauffage et les zones arbustives peuvent abriter une faune intéressante.

 

7.  Sortie du scénario

Dans la barre de menu, cliquer sur [Terminer]. Le logiciel affiche la carte générale des 3 bassins versants. Un autre scénario peut être entrepris.

 

Fiches de rapport d’activité avec réponses-types

>>> Voir Variante 1: synthétique
>>> Voir Variante 2 : détaillée

[SOMMAIRE]

Virtval