Section Liège-Belgique

Réflexions autour d'une exposition d’art contemporain :
L'arbre que cache la forêt

Proposition d’une base de réflexion pour une approche de l’art contemporain :
un texte sur l’art contemporain de Catherine Millet

Réflexions après la lecture d’articles parus dans le Trimestriel d’art contemporain :
FLUX NEWS

Pierre HOUCMANT CONSTANT Nicolas WOLKENAR Daniel DUTRIEUX David PIROTTE The QUANTA GROUP José STREE Marianne PONLOT Ilôt Saint-Michel GARCIA Rubio Pablo Albert Johan Muyle    
Michel Leonardi   




Réflexions autour d’une exposition d’art contemporain :

L’arbre que cache la forêt
organisée par Daniel Dutrieux au MAMAC
(Musée d’art moderne et d’art contemporain de Liège. Décembre 1998.)

 

Daniel Dutrieux est un artiste environnemental et un organisateur d’expositions. Né à Gand, il vit et travailleà Liège où il a réalisé plusieurs installations, entre autre "Socles-boules" rue Gretry, "L'arbre et son ombre" à l'Esplanade Albert 1er...

Le texte de la seconde page est un résumé de réflexions qui se sont tenues lors de la visite de l’exposition.

L’exposition qui s’est tenue au MAMAC du 20 novembre 98 au 10 janvier 99 a été organisée dans le cadre de la campagne "Vivre le musée" avec la collaboration de la Fondation Roi Baudouin.


Texte introductif

L’arbre nous paraît adhérer à ce point aux préoccupations de l’artiste que l’on serait enclin à en faire l’image par excellence de la pratique artistique.

En effet, si les représentations végétales manquent durant la Préhistoire, l’arbre traverse toutes les époques depuis les Sumériens, qui implantèrent le palmier-dattier dans les vallées mésopotamiennes.

De la Chine aux récits bibliques ou aux mythologies nordiques, il accueille les métaphores les plus puissantes : arbre de Vie, arbre de la science du Bien et du Mal, figuier de Bouddha, refuge des esprits, arbre de la liberté...

D’abord objet d’art in situ dans le jardin qui l’enclôt, puis objet d’art visuel, il exprime aussi les fluctuations les plus subtiles de nos rapports à la nature. L’arbre est-il donc caché ou révélé par la forêt des symboles" ?

L’exposition, avec son volet historique et sa dimension scientifique (dendrochronologie, botanique), entend multiplier les points de vue. Elle fait la part belle aux artistes des deux derniers siècles, de Corot et Claus à Beuys et Charlier, de Heintz à Nash, de Magritte à Verschueren... S’ils nous mènent "à l’essentiel par le négligeable" (Balau), c’est que l’arbre ouvre avant tout, entre nature et sculpture, une réflexion sur l’ordre humain.



   


Artistes du passé proche

Boulenger, Claus, Corot, Courbet, Courtens, Degouve De Nuncques, Delvaux, De Saedeleer, Donnay, Evenepoel, Friesz, Gauguin, Guillaumin, Heintz, Le Fauconnier, Magritte, Mariën, Metzinger, Signac, Spilliaert, Van Rysselberghe...

Artistes vivants

Albert, Cavaliere, Charlier, Corillon, Dederen, Deleu, Denmark, Durham, Finlay, François, Gerfaud-Valentin, Graham, Grenier, Guido’Lu, Hommes, Hubot, Joosen, Ledocte, Lizène, Lohaus, Massart, Mugot, Nash, Nyst, Palterer, Pincemin, Ransonnet, Vandresse, van Lunen, Verschueren, Wetzel, Zimmer.

Questions posées aux étudiants dans le contexte de cette exposition

Quel sens une exposition comme celle-ci peut-elle avoir en 1998 ?

C’est un constat sur la nécessité de se ré-accorder à la nature, à l’environnement.

Les œuvres les plus récentes nous font réfléchir aux nouvelles propositions de l’art contemporain, il ne s’agit plus seulement de la représentation de la nature, mais c’est un peu la nature qui est mise en représentation (arbres, branches, écorces sont disposées dans l’espace du musée). La retranscription habile de la nature par le biais de la peinture ou de la sculpture n’est plus le seul but recherché par les artistes actuels.

On décèle un phénomène nouveau dans les œuvres proposées : la "démarche" de l’artiste semble compter au moins autant que l’apparence finie de son œuvre. Et ces "attitudes", ces choix d’expression, ces propositions formelles, intègrent la nature, l’arbre en particulier dans le processus de création de chacun de ces artistes.

A qui s’adresse cette exposition ?

A tous, enfants et adolescents semblent s’y amuser, les adultes et les personnes âgées vont de surprises en étonnements. L’exposition est ludique :

Les personnes qui éprouvent quelques peines à assimiler les propositions des artistes actuels, trouvent leur intérêt dans la partie de l’exposition qui fait la part belle aux œuvres réalisées à la charnière des 19ème et 20ème siècles.

Selon vous, la nature fait-elle donc de l’art ?

Non, si elle inspire les artistes, s’ils l’intègre dans leurs œuvres de manière bien réelle, s’ils utilisent le fusain ou le charbon pour dessiner, s’ils brûlent le bois pour obtenir des valeurs sombres, s’ils se servent de branchages pour constituer un volume... ce n’est pas la nature qui a ordonné tout cela, ce n’est donc pas elle qui est l’auteur, c’est l’homme.

Propos recueillis auprès de la classe AP5A (Section de Qualification en Arts Plastiques) par José Strée (professeurs de cours artistiques et d’histoire de l’art).

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