Cours d'histoire de 3ème

Troisième partie : LE HAUT MOYEN AGE  

Synthèse : pour en savoir plus sur cette période 

L’OCCIDENT ( Ve-Xe siècles) 

Le travail au quotidien : la vie rurale 

Document de travail : une enluminure carolingienne   

Enluminure des Notices astronomiques de Vienne, manuscrit composé à Salzbourg, début du IXe siècle ( entre 809 et 818 ?)

 

 A. Présentation du document

1. Qu’est-ce qu’une enluminure ?

( du latin : illuminare : colorier, = miniature, décoration.)

Enluminure : décoration des livres, rouleaux et manuscrits anciens!; art d'orner ces ouvrages. Le mot miniature, qui est souvent employé dans un sens similaire, provient probablement de minium, le pigment utilisé traditionnellement pour rehausser les passages importants d'un texte!; cependant, la miniature désigne de manière plus générale une peinture de dimensions réduites destinée à décorer une petite boîte ou un bijou. Retour à la question "quoi?" plus bas

2. Comment réalisait-on une enluminure ? Matériaux et techniques

3. Quel était le support utilisé ? Le parchemin

 B. Carte d'identité du document

établit " l’état civil " du document .

 5 QUESTIONS :

1. QUOI ? Une enluminure

- Choix de miniatures des manuscrits de l'Université de Liège

- Miniatures du XV e siècle : les très riches heures du Duc de Berry : les vendanges

- Autres enluminures concernant les travaux des mois

2. QUAND ? IX e siècle

- Les Carolingiens 

- Le style carolingien

 

 3. OU ? Salzbourg

 

- Situation de Salzbourg : carte de l'Autriche.  

- histoire de Salzbourg

4. QUI a réalisé cette enluminure ? Un clerc : ce n'est pas un paysan, mais il peut voir le monde paysan.

5 . A QUI ou à quoi est-elle destinée ? A une abbaye ou à un évêché , foyers de culture au Moyen Âge.

C. Analyse du document 

  1. Approche globale : que voit-on ? 
  2. Approche analytique :
  1. relever les outils, les objets, les animaux, les végétaux, les hommes et leurs vêtements:

Avril : on taille la vigne (vigne arborescente comme à Salzbourg encore aujourd'hui), le personnage est vêtu d'une cote et de braies.

Mai: le personnage porte un ample manteau de fête , un bouquet de fleurs à la main droite et une guirlande à la main gauche . Au printemps, il y a une pose relative dans les travaux des champs et les paysans disposent de plus de loisirs (sauf les vignerons). C'est souvent le mois de fêtes, des kermesses, des dédicaces de l'église (ducasse).

Juin: le sol est en jachère , il est labouré à l'aide d'un araire ( pas une charrue), tiré par deux bœufs assez petits.

Juillet: vêtu d'un pantalon, le paysan fauche le foin.

Août : armé d'une faucille, il coupe l'épi de blé et laisse le chaume, la paille qui servira à couvrir les habitations (chaumières), à construire les murs des huttes en torchis (mélange de paille et de boue), comme litière pour les animaux, comme paillasses pour les hommes, comme engrais après avoir été brûlé sur place (culture sur brûlis).

Septembre : on ensemence la terre (assolement biennal).

Octobre : vendanges . Le paysan presse le raisin (avec les pieds) puis on conserve le vin dans des tonneaux (invention gauloise).

Novembre : on conduit le porc à la glandée.

Décembre : on tue le porc engraissé, avec un coutelas.

 b. relever les productions de base :

le vin (2 scènes sur 9) : important pour la messe, sert d'échange pour d'autres marchandises ( peu de monnaie), boisson non polluée, plus saine que l'eau souvent contaminée par le bétail, sert aussi de médicament.

les céréales: pour le pain, base de l'alimentation

le foin

peu de viande 

lacune : le bois: très utilisé pour la construction, le chauffage, la glandée des porcs. 

D. Synthèse 

L'agriculture est prépondérante par rapport à l'industrie et au commerce mais

E. Bibliographie

Cours d'histoire 3 ème : le Moyen Âge par le Professeur Jean GEORGES, de l'Université Catholique de Louvain :analyse d'une enluminure carolingienne.

Encyclopédie Microsoft Encarta 97,article "enluminure".

L'enluminure carolingienne et romane in Les dossiers de l'archéologie, n°14, janvier 1976.

Racines du Futur, tome I, Didier Hatier , 1991.

Jacques STIENNON, Paléographie du Moyen Âge, Colin, Paris, 1973.

F. Signets

Matériaux et techniques 

Les pigments employés pour peindre les manuscrits ont diverses origines : certains, comme les ocres rouges, brunes ou jaunes sont de simples terres; d'autres, de couleur orange, rouge ou brune, proviennent de gisements de métaux naturels; d'autres encore sont extraits de pierres, comme le lapis-lazuli, de couleur bleue. L'azurite et la malachite, qui donnent respectivement du bleu et du vert, sont des carbonates de cuivre, mais on extrait aussi du bleu de plantes comme la guède ou l'indigotier. On obtient le blanc à partir de chaux, de plomb ou des cendres d'ossements d'oiseaux. L'orpiment, un sulfure naturel d'arsenic, et le safran donnent du jaune.

L'enlumineur réduisait les pigments en poudre, puis les fixait sur le parchemin avec de la glaire, c'est-à-dire du blanc d'œuf battu qu'il laissait reposer jusqu'à ce qu'il soit assez liquide pour être facilement appliqué au pinceau. Le travail de l'or se faisait au marteau, et le peintre en rehaussait l'aspect à l'aide de couches de craie ou de plâtre recouvertes d'argile. Les feuilles d'or étaient ensuite collées au parchemin au moyen de glaire, d'un enduit à base de gelée d'origine animale, de miel ou de sucre, et polies au brunissoir.

Les différents types d'enluminures peuvent se répartir en trois grandes catégories : les compositions ornementales, fréquentes dans les manuscrits orientaux, que l'on nomme "pages tapis"; les compositions figurées, portraits de l'auteur ou scènes narratives; les lettrines, enfin, initiales d'un texte rehaussées de minium et richement décorées. Retour

Encyclopédie Microsoft Encarta 97, article "enluminure".

Le parchemin

Le parchemin n'est autre que la peau d'un animal à laquelle on a fait subir un traitement approprié pour la rendre apte à recevoir l'écriture . On attribue traditionnellement l'utilisation intensive et l'amélioration décisive de ce procédé à Eumène II, roi de Pergame (195-158 avant J.-C.). Cette localité d'Asie Mineure aurait ainsi donné son nom à la membrana pergamena, au pergamenum, expressions par lesquelles on désigne le parchemin depuis l'édit de Dioclétien de l'an 301 pour la première et depuis saint Jérôme (330-420) pour la seconde.

Le mouton, la chèvre, le veau sont les animaux qui ont été les principaux pourvoyeurs de parchemin, et le Moyen Âge nous a laissé de nombreuses recettes pour la préparation de la peau. Cette technique s'est perpétuée au-delà du Moyen Âge jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, et l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert en a soigneusement recueilli les moindres détails, en les illustrant avec précision . Ce précieux dictionnaire nous introduit, par le truchement des gravures qui éclairent les notices, dans l'atelier d'un parcheminier. Plusieurs ouvriers sont occupés à passer les peaux fraîches dans un bassin d'eau pour les nettoyer, à poncer une peau de parchemin, à mettre les peaux dans la chaux, à les tendre sur la herse, à les peler et, finalement, à tailler le parchemin suivant des modèles. Ces activités correspondent à différents stades de la préparation que doit subir la peau de mouton, de brebis, de bélier ou de chèvre avant de pouvoir servir de support à l'écriture.

Après avoir écorché l'animal, on trempe les peaux dans la rivière pendant un jour, puis on les lave pour les débarrasser de leurs impuretés et pour nettoyer la laine, On les égoutte et on les empile les unes sur les autres, en ayant bien soin de placer toujours au-dessus le côté chair. Ensuite intervient le barbouillage des peaux du côté chair, avec de la chaux, puis le pliage des peaux en deux, côté chair sur côté chair. On laisse les peaux dans cet état pendant huit à quinze jours, on les relave dans l'eau courante, on les dépouille de leur laine. A ce moment se place une des opérations les plus importantes : la mise des peaux dans des bains de chaux de force différente. Au sortir de ces bains, les peaux sont de nouveau lavées, puis, autre traitement capital, on les tend sur des cadres de bois, rectangulaires ou circulaires, appelés herses. C'est dans cette position verticale qu'on procède à l'écharnage de la peau. Ensuite, on saupoudre les peaux d'une sorte de craie en poudre - le groison. Faute de ce saupoudrage, l'encre serait immédiatement absorbée par le parchemin et s'étalerait en taches. Enfin les peaux sont passées à la pierre ponce et frottées avec une peau d'agneau garnie de sa laine pour en faire disparaître les dernières inégalités. Les recettes que des scribes du Moyen Âge nous ont laissées correspondent bien à la technique utilisée au XVIIIe siècle. L'Encyclopédie ajoute que le vélin - c'est-à-dire le parchemin fin, blanc, réservé aux ouvrages de luxe et provenant de la peau d'un veau mort-né - n'était pas plongé dans le bain de chaux auquel étaient soumises les autres peaux.

Le cheptel que les établissements ecclésiastiques élevaient sur leurs domaines fournissait le parchemin nécessaire à la confection des chartes. et des manuscrits. Vers 1182, un moine de l'abbaye bénédictine Saint-Laurent de Liège qui avait à se plaindre du silence d'un de ses amis, moine à Stavelot, écrit notamment à ce dernier : " Tu ne m'as donné aucune consolation. Tu ne m'as pas envoyé de lettre, comme si l'Ardenne ne possédait pas les béliers, les moutons, les veaux dont la peau sert d'habitude à fabriquer le parchemin ". Retour

Jacques STIENNON, Paléographie du Moyen Âge, Colin, Paris, 1973, pp. 152-154.

 Le style carolingien

À la fin des VIIIe et IXe siècles, le style carolingien s'illustra tout particulièrement dans les miniatures peintes à l'abbaye de Hautvillers, près de Reims, entre 820 et 830 : de cette période datent les Évangiles d'Ebbon (Épernay, bibliothèque municipale) et le psautier d'Utrecht (bibliothèque universitaire, Utrecht, Pays-Bas). Les enlumineurs travaillent désormais pour le souverain ou son proche entourage. La période ottonienne qui suivit (milieu du Xe-XIe  siècle) se distingue par la richesse de ses compositions ornementales, influencées par l'art byzantin

"Enluminure," Encyclopédie® Microsoft® Encarta 97. © 1993-1996 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.


Saint Marc
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Enluminure du missel de l'archevêque Ebbon de Reims (IXe siècle). Saint Marc interprète les Écritures. Bridgeman Art Library

"Saint Marc," Encyclopédie® Microsoft® Encarta 97. © 1993-1996 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Louis Bernard KOCH
Licencié en histoire
Professeur au Collège Saint-François-Xavier de Verviers
11 mars 1998