
POLOGNE - Zespol Skol w Przeclawiu, Szczecin - Magdalena NARLOCH
Clic sur alfonic
Pour les polonophones, même si nous utilisons aussi l'alphabet latin, apprendre le français signifie acquérir une prononciation et une orthographe tout à fait différentes de celles de la langue maternelle. La pratique pédagogique de nombreux enseignants du FLE (Français Langue Etrangère) démontre que beaucoup d'élèves se sentent accablés et découragés face à des difficultés que le français leur pose au début de l'apprentissage.
Que pouvons-nous faire pour aider les élèves à surmonter ces obstacles ?
Ayant la chance de participer au projet “Je parle donc j'écris”, j'ai proposé l'outil alfonic à mes élèves débutants âgés de 7 à 45 ans (!), groupés selon leur âge. Après avoir connu l'alphabet alfonic, les élèves ont été rapidement sensibilisés aux sons spécifiques du français. Puisque alfonic, comme la graphie du polonais, est un alphabet de type phonétique, ils pouvaient facilement lire et écrire les mots français.
Sur le site web du projet “Je parle donc j'écris”, nous pouvons trouver de nombreux jeux multimédias. En considération de la popularité d'Internet, ce type d'exercices s'avère très utilisable : ils attirent, ils instruisent en amusant. Grâce à ces jeux, nous apprenons d'abord à distinguer les sons du français, ensuite nous lisons et écrivons avec alfonic. Et comme le but d'alfonic est de nous conduire à l'écriture française courante, on passe alors aux jeux conduisant à l'orthographe du français. Sous la conduite de l'enseignant, cette étape importante ne semble aux élèves qu'une nouvelle découverte. Dès la première rencontre avec l'orthographe, il s'est avéré que dans la tête de mes élèves se sont déjà formées certaines associations grâce auxquelles la nature de la graphie française leur paraissait beaucoup plus proche, plus intelligible. En résultat, les élèves se sentaient plus à l'aise avec l'écriture et la lecture en français, ce qui leur a beaucoup remonté le moral et les a encouragés à produire les petits textes par eux-mêmes.
Au cours du passage à l'orthographe, alfonic s'est révélé encore utile pour rappeler la prononciation des mots qui présentaient toujours certaines difficultés. Cette démarche me paraît plus raisonnable que la pratique analogique furtivement faite en polonais qui se réfère déjà à une autre notation, toute différente de celle du français.
Mes élèves ont beaucoup profité du projet “Je parle donc j'écris”. Le travail avec alfonic n'était qu'une étape dans leur aventure avec la langue française, étape pourtant très favorable à leur poursuite de l'apprentissage du français. A la fin de l'année scolaire, je pouvais observer chez mes élèves un développement de l'autonomie et une véritable ardeur à travailler. Étant enseignante non francophone du FLE, je considère ma rencontre avec alfonic comme une expérience très bénéfique et instructive. De plus, l'outil alfonic constitue une alternative très intéressante par rapport aux démarches traditionnelles.
Magdalena NARLOCH
30 mai 2005
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