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      Projet 
        Eureau@ctions Coordination pour l'Allemagne 
        Compte-rendu 
        de la visite à 
        la 
        Odenwaldschule (OSO)
       
        le 26.9.2000 
          (Christian 
          Alix/Christoph Kodron DIPF) 
            
        
      
       
        Nous nous sommes rendus le 26 septembre 
          à la Odenwaldschule (Heppenheim, à une soixantaine de km au sud de Francfort, 
          entre Francfort et Heidelberg) pour faire connaissance de l'établissement, 
          des élèves et rendre une visite officielle au chef d'établissement. 
       
      
        
       
       Introduction générale
      La OSO est un internat d'environ 
        250 élèves allant de 11 à 19/20 ans (toutes les classes/niveaux de la 
        scolarité qui suit l'école primaire en Allemagne qui dure en règle générale 
        4 ans - 6 à 10 ans). Nos collègues tenaient à juste titre à nous plonger 
        dans la réalité d'ensemble de cet établissement et pas seulement dans 
        les aspects qui concernent uniquement le projet Eureau@ctions. Cela est 
        d'autant plus important qu'un tel établissement où les élèvent vivent 
        ensemble et suivent une scolarité mêle étroitement (ou relie) les questions 
        d'enseignement et d'apprentissage au questions de vie commune et d'éducation 
        non-scolaire. Cette approche de pédagogique globale de la OSO, même si 
        elle est propre à ce type d'établissement peu comparable à un établissement 
        scolaire « normal », n'en comporte pas moins des aspects très stimulants 
        pour la réflexion et la mise en relation des faits. Nous y reviendrons 
        plus tard. La visite ayant lieu le premier jour après une semaine d'excursion 
        (Wanderwoche), nous avons assisté à la remise en marche de l'établissement 
        . Chaque matin à 11 h a lieu une conférence de l'ensemble des enseignants 
        et des représentants des élèves. On y informe et on y est informé des 
        choses importantes pour la journée (projets, réunions, rencontres, absences 
        des élèves, demande d'autorisation spéciale de congés et présence de visiteurs). 
        L'ensemble de l'établissement a donc été immédiatement informé officiellement 
        de notre visite et nous avons pu nous présenter brièvement. Cet aspect 
        est important car il est lié au fait que l'établissement est une communauté 
        de vie dont l'information permanente est indispensable pour régler toutes 
        les questions qui se posent pour le fonctionnement de la structure. Nous 
        avons ensuite visité les lieux. La OSO se situe dans le haut d'une petite 
        vallée (dont le cours d'eau est l'objet d'étude dans notre projet), en 
        lisière d'une grande forêt, en dehors de toute agglomération, dans un 
        site assez reculé.  
        
       
        Il s'agit donc d'un monde un peu à part. 
          Les bâtiments sont répartis sur une surface d'environ 2 km 2, maisons 
          où habitent les « familles » , locaux administratifs, ateliers (bois, 
          métal, autres), salles de cours, salles spécialisés (laboratoires de 
          chimie, biologie, autres), réfectoire, discothèque des élèves, salle 
          omnisport de construction écologique. Une partie des bâtiments est ancienne 
          (date de la fondation de l'internat au début du siècle), d'autres plus 
          récente. Il s'agit d'un espace au sein duquel les élèves se déplacent 
          très librement (il n'y a ni gong, ni sonnerie pour annoncer le début 
          ou la fin des cours). Nous avons visité les ateliers de menuiserie, 
          de ferronnerie, la salle informatique et bien sûr la salle de chimie 
          et de biologie (voir plus loin projet).  
          
       
      
       
      L'état du projet - 
      les perspectives de travail 
       
        
        Nous avons ensuite discuté avec Reimund 
          Bommes, professeur de mathématiques, responsable de l'informatique et 
          coordinateur du projet. Il était important pour nous et pour lui que 
          cet échange ait lieu après et à partir d'une connaissance du contexte. 
          Comme il a été déjà décrit par ailleurs la OSO participe au projet sous 
          forme de deux groupes : - au niveau d'une classe 8 (élèves de 14 ans 
          en règle général) de 11 élèves dans le cadre de ce qui s'appelle en 
          allemand « Wahlpflichtunterricht/WPU », c'est-à-dire d'une option obligatoire 
          ! À ce niveau de leur scolarité les élèves doivent en effet choisir 
          entre différentes options possibles. Ces options ne recouvrent pas les 
          matières traditionnelles. C'est un cadre privilégié pour installer des 
          projets du type du nôtre. Les élèves de ce groupe assure le parrainage 
          d'un cours d'eau (Bachpatenschaft), ce qui s'intègre parfaitement à 
          notre démarche). Ce cours a lieu 2 fois par semaine sous forme de deux 
          blocs d'heures regroupées de 14 à 18h. Il est assurée par Christina 
          Raupner-Reinhard, professeur de Biologie. Nous avons pu y assister. 
          - Au niveau d'une formation d'assistant technique en chimie (Chemisch-technischer 
          Assistent) dans le second cycle. La OSO oblige en effet tout élève a 
          acquérir parallèlement à sa préparation au baccalauréat général une 
          formation professionnelle C'est Peter Dehnert qui assure le suivi de 
          cette partie du projet auquel participe des élèves de 17-18 ans. Remarque 
          : la OSO propose donc deux options au sein d'un même établissement touchant 
          à l'âge des élèves, en associant au projet deux classes différentes 
          et deux modes d'inscription institutionnelle différents : l'un optionnel 
          et sur la base d'un enseignement sur projet, l'autre dans le cadre d'un 
          cursus de formation professionnel. Au cours de notre discussion R. Bommes 
          nous a fait part d'un contact que Danielle Lavollée, professeur d'Allemand 
          à l'Institut Sainte-Croix (ISC) à la Ville-du-Bois avait pris avec lui 
          en lui demandant de bien vouloir mettre en place une correspondance 
          électronique entre ses élèves et les siens dans le cadre du projet. 
          Ceci a fourni l'occasion d'aborder la question des langues dans le projet 
          et la place de l'enseignement des langues. En effet à la différence 
          de ce que nous avons pu constater lors de la recherche d'établissement, 
          c'est une enseignante ici qui, de son propre chef prend l'initiative 
          d'un tel travail dont il serait dommage de se priver et qui permet peut-être 
          d'apporter un élément de réponse concret à la difficile question de 
          l'utilisation du français par des non-francophones dans des contextes 
          scolaires où le français langue étrangère ne jouit pas d'un statut privilégié. 
          D'autre une enseignante de Français de la OSO qui a déjà été associée 
          à des travaux de traduction et de coordination entre adultes souhaiterait 
          aussi vivement y participer pédagogiquement en tant que professeur de 
          langue. 
          
       
      Propositions et 
        initiatives
       
        Nous avons fait un ensemble de propositions 
          à ce sujet qui ont été accueillies favorablement : - établir un glossaire 
          du projet dans les différentes langues des élèves (chaque établissement 
          de chaque pays - les élèves - établit avec l'aide des enseignants concernés 
          - spécialistes et linguistes - un glossaire du projet. Ceci permet d'associer 
          et d'impliquer les enseignants de langue de façon intelligente tout 
          en faisant appel à leurs services. C'est ce que propose/demande Danielle 
          Lavollée. L'usage qui pourra en être fait est variable selon que cette 
          langue est enseignée ou pas. Mais il nous paraît important de montrer 
          que les langues existent, qu'elles sont là. - Ce travail peut d'autre 
          part laisser place à l'imagination des élèves et ne pas se réduire seulement 
          à des listes de mots. S'il est mis sur internet, on peut/doit aussi 
          tenir compte d'une dimension graphique et esthétique qui vient au secours 
          des moyens linguistiques de communication. On pourrait par exemple avoir 
          recours à des pictogrammes (éléments de symbolisation visuelle) existants 
          et/ou à fabriquer : comment symboliser « cours d'eau », « lieu d'analyse 
          », « mesures », etc. On pourrait donc très bien concevoir un glossaire 
          qui utilise pictogrammes fabriqués par les élèves et éléments linguistiques. 
          Quel « produit » intéressant à mettre au point et à présenter sur Internet 
          (des documents ont été fabriqués depuis longtemps par l'Office franco-allemand 
          pour la Jeunesse pour les différents secteurs (animation, rencontres) 
          mais aussi et surtout pour les métiers (glossaires franco-allemands, 
          des menuisiers, par exemple). - D'autre documents de ce type peuvent 
          être aussi élaborés qui rendent compte du travail, permettent de communiquer 
          tout en intégrant les langues tout en introduisant le goût et le plaisir 
          d'entrer en interaction. Un exemple : on peut fabriquer un petit journal 
          de sortie et d'enquête sur le ruisseau qui décrit à l'aide de supports 
          différents (dessins, croquis, langue) le travail. Ceci permettrait d'introduire 
          nombre d'éléments qui rendent ce travail vivant au-delà de la seule 
          « cueillette » de données - Cela pourrait même aller jusqu'à insérer 
          ce travail dans l'élaboration d'une fiction : créer un personnage pour 
          chaque groupe qui fait ce travail et on prócéderait ensuite à une rencontre 
          fictive de tous ces amoureux des cours-d'eau ou un pseudo-congrès scientifique. 
          - Reimund Bommes a lancé de telles idées auprès de ses élèves auxquelles 
          ils ont réagi de façon intéressée : - réaliser un petit document sur 
          la vie/journée d'un élève à la OS - réaliser un document montrant la 
          présence de l'eau au cours d'une journée ou la journée racontée par 
          l'eau - étant donné que la OSO est le seul établissement dont les élèves 
          boivent l'eau qu'ils analysent, franchir le pas et réaliser l'étiquette 
          qu'on pourrait mettre sur les bouteilles d'eau-maison envoyée ensuite 
          aux autres établissements. Nous avons transmis à nos collègues des documents 
          de ce type qui viennent de projets antérieurs et dont ils peuvent s'inspirer 
          dans leur travail avec leurs élèves si ceux-ci accrochent. L'idée sous-jacente 
          pendant nos échanges avec nos collègues et avec leurs élèves a été que 
          la communication et le contact entre les élèves constituera la base 
          sur laquelle s'appuiera le projet dès lors que celui-ci souhaitera aller 
          au-delà d'un simple échanges de données. Il importe à nos yeux de mettre 
          en place dès maintenant des formes de travail concrètes qui permettent 
          aux élèves de construire et de s'approprier leur espace de communication. 
          L'occasion nous a été fournie encore une fois de présenter le projet 
          devant le « Vertrauensrat » (une instance de direction composée du chef 
          d'établissement et d'enseignants délégués.  
          
       
      
       
       Sortie sur les 
        lieux d'étude du cours d'eau
      Après le repas pris en commun 
        dans le réfectoire, nus avons pu assister et participer au cours de la 
        8 classe (cf. voir plus haut). Avec les élèves nous nous sommes rendus 
        en minibus à 2 différents points du cours d'eau à 2 et 3 km de l'établissement 
        (sur les 5 prévus ) pour faire les prélèvements (fond du ruisseau, pierres). 
         
       
         
      
        
      
      Le beau temps automnal donnait 
        à ce travail un caractère détendu et agréable ! Nous sommes ensuite revenus 
        au laboratoire (salle équipée) de biologie pour analyser les prélèvements. 
        Pendant cette séance l'objectif était de repérer et de déterminer les 
        animaux présents dans le cours d'eau pour pouvoir en conclure la qualité 
        de l'eau (sa dégradation éventuelle d'amont en aval et les raisons de 
        celle-ci). Le travail des élèves consistait à observer les organismes 
        animaux présents dans la boue (fond) duc ours d'eau et sur les pierres 
        avec des microscopes. Le matériel utilisé (guide zoologique, feuilles 
        pédagogiques et autres ) et disponible était d'une grande qualité pédagogique 
        et a permis aux élèves de travailler de façon autonome. Ils ont fait preuve 
        d'un grande intérêt dans ce travail, travaillant tour à tour seul ou à 
        deux ou trois pour se consulter, comparer et discuter. L'atmosphère de 
        travail tout à la fois détendue et très attentive nous a fait une bonne 
        impression. On sentait que chacun pouvait travailler à son rythme mais 
        découvrir aussi par lui-même et le cas échéant consulter l'enseignante 
        pour vérifier, se faire aider. La taille du groupe mais aussi le climat 
        général de l'établissement, le style de travail, les bons rapports entre 
        élèves et enseignants et le fait aussi que les élèves aient le temps jouent 
        pour beaucoup dans l'atmosphère de travail très agréable que nous avons 
        perçue.  
        
        
      
   
      
  
        
        
        
        
       Conclusion
       
        Cette visite nous a fourni une impression 
          d'ensemble très positive. La nature particulière de cet établissement 
          et sa très ancienne tradition de lieu éducatif expérimental (le mouvement 
          des Landerziehungsheime du début du siècle en Allemagne) y est pour 
          beaucoup. Bien qu'étant dans sa nature et son fonctionnement peu comparable 
          à tout autre établissement « normal », il peut toutefois permettre de 
          voir concrètement les liens qui existent entre les différents domaines 
          et qui d'ordinaire sont séparés ou dissimulés. Dès lors qu'il est tout 
          autant et même surtout un lieu de vie commune autant qu'un établissement 
          scolaire, on peut voir ce qui manque à l'école normale, justement cette 
          implication et cette inscription dans un contexte de vie commune. Il 
          est significatif que pour le sujet qui nous occupe, l'eau, la OSO boit 
          l'eau qui passe devant chez elle et que l'objet d'étude, ici, n'est 
          pas scolaire, détaché du restant de l'expérience mais se rattache directement 
          au contexte de la vie quotidienne. L'eau est d'autre part liée étroitement 
          à la question de l'autonomie en matière d'approvisionnement, de ressources 
          naturelles et d'intégration aux grands circuits économiques. IL s'agit 
          donc de préserver tout à la fois autonomie pédagogique (la OSO a un 
          statut à part qui l'oblige à respecter toutefois certaines règles pour 
          être reconnue) et autonomie tout court. La question de l'auto-approvisionnement 
          a une forte valeur symbolique. Les enseignants disposent bien évidemment 
          de ce fait aussi d'une large autonomie pédagogique comme nous pouvons 
          le constater dans la façon qu'ils ont de lire le projet et de l'insérer 
          dans ce contexte. Enfin de par son statut d'établissement UNESCO la 
          OSO est bien sûr déjà relié à tout un réseau d'établissement et plus 
          à même d'appréhender les sujets globalement. À partir de cette visite 
          et des propositions et perspectives de travail dont nous avons débattu, 
          il nous paraît souhaitable et possible d'utiliser la OSO comme une sorte 
          de ferment pour certaines réflexions et mises en perspectives. L'équipe 
          pédagogique et la direction sont prêts à soutenir une telle démarche. 
           
          
          
        
      
            Université 
          de Liège  
        
          
       
        
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