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Réflexions après la lecture d’articles parus dans le Trimestriel d’art contemporain :
FLUX NEWS n° 17, Novembre 1998.

Flux News est un trimestriel liégeois consacré à l’art contemporain international contenant des articles, des interviews, des présentations d’expositions, un agenda des manifestations d’art contemporain.

Rédaction : asbl Flux. Édit. resp.: Lino Polegato. Adresse : rue Paradis 60 4000 Liège (Belgique). Fax +32 4 252 85 16. E-mail : flux-news@skynet.be

Les questions ci-dessous reflètent de quelle manière les étudiants de la section Arts plastiques abordent la " phénoménologie " de l’art contemporain. À suivre.

Des réponses à ces questions ont été fournies aux étudiants. En fonction de l’attrait qu’elles pourraient avoir auprès des étudiants d’autres écoles, ces réponses pourraient être rédigées et transmises.

  1. Pourquoi dans l’art contemporain, tout est-il bizarre? La peinture n’est elle plus à la mode ? Que s’est-il passé pour que l’art ait changé à ce point ? Lahaye Geoffrey. Pour afficher et proposer ses idées dans l’art contemporain faut-il avoir une démarche qui est connue du public ? Neuville Sandrine.
  2. En Belgique, quelle est notre position par rapport à l’art contemporain? Ne manquons-nous pas d’ouverture? Sommes-nous soutenus d’un point de vue culturel? Faut-il se démener pour réaliser certains projets ? Le fait qu’il y ait la réunification avec l’Europe favorise-t-il nos échanges artistiques ? Neuville Sandrine.
  3. Faut-il de grands concepts ou de grands moyens, qu’est-ce qui détermine une œuvre contemporaine ? Neuville Sandrine.
  4. Quelle est la place idéale de l’art d’aujourd’hui ? Weyders Cathy.
  5. Pourquoi, dans notre société dite démocratique, les artistes ne sont-ils pas reconnus socialement ? Dschischkariani Tariell.
  6. Quelle est la fonction des curateurs, interviennent-ils souvent dans les expositions, viennent-ils souvent en aide aux artistes ? Soors Michael.
  7. Jusqu’où les artistes contemporains peuvent-ils aller dans leur art (forme encore plus libre, géométrie...)? Biesmans Marie.
  8. Est-ce que tous les artistes passent un jour de l’art figuratif à l’abstrait ? Evrard Carole.
  9. Pourquoi vouloir réaliser encore des autoportraits alors que, à la base, l’art contemporain est abstrait ? Wazelle Macha.
  10. Je ne comprends l’expression : " Artiste n’est pas une vocation, mais une nécessité. " Expliquez-moi. Gilmaire Mathieu.
  11. Est-ce que la bande dessinée peut être considérée comme de l’art contemporain ? Si non, pourquoi ? Dussart Nicolas.
  12. Vers quels styles l’art s’orientera-t-il lors du prochain millénaire ? Weyders Cathy.

Questions recueillies en classe de APB (Section de Qualification, Arts Plastiques)
par José Strée (professeurs de cours artistiques et d’histoire de l’art).

Réponses aux questions des étudiants par le professeur J. Strée après la lecture d’articles parus dans le Trimestriel d’art contemporain FLUX NEWS n° 17, Novembre 1998.

  1. L'art contemporain te paraît bizarre parce que tu n'y es pas encore familiarisé, et parce qu'il ne correspond plus aux critères qui ont prévalu durant des siècles. L'art contemporain, faisant suite à l'art moderne (jusque dans les années 70) a poursuivi sa quête de libération vis-à-vis des attentes des classes dominantes dans notre société occidentale. Tous les artistes ne sentent plus le besoin de répondre à une fonction "décorative" seulement, par le biais de leur créativité. Certains voudraient que l'art puisse agir sur la société et la transformer, d'où des formes d'art amenant à la réflexion, à l'action sociale voire politique plus qu'à la contemplation.
    La peinture est encore à la mode, mais des moyens d'expression nouveaux sont apparus tels que le happening, l'action, la performance, l'installation, les arts cybernétiques... C'est précisément cette mixité des moyens d'expression qui caractérise l'art contemporain.
  2. Pour qu'une idée, ou une communication soit partagée, il faut toujours qu'elle corresponde à un certain nombre de pré-recquis chez les receveurs. C'est pourquoi, nombre d'artistes de l'art contemporain utilisent des moyens admis, même récemment, pour communiquer par le biais de leur art. Bien entendu, on estime la valeur d'une œuvre à sa cohérence vis-à-vis des autres œuvres de l'artiste. Pour l'atteindre, il est souhaitable d'avoir établi une démarche, un plan d'action, une stratégie De cette façon, l'artiste ne se disperse pas, concentre ses efforts et réduit le coût de production de ses œuvres.
  3. En Belgique, comme dans tous les pays d'Europe, la position des artistes s'internationalise, c'est-à-dire que l'on connaît ce qui se passe partout dans le monde par l'entremise des médias. Nous ne sommes pas en reste. Toutefois, on rencontre encore beaucoup d'opposition, de réticences de la part de personnes, et aussi des pouvoirs publics, qui ne se sont pas investis dans une véritable volonté de comprendre les arts moderne et contemporain. Sans compréhension, il n'y a pas de possibilité d'aimer. Quelques efforts sont cependant consentis de la part de la Communauté française de Belgique qui a une politique d'acquisition relativement satisfaisante quant à son mode de fonctionnement mais qui reste limitée par un budget insuffisant.
    Il n'existe par exemple pas de statut pour les artistes non professionnels. Un groupe s'est formé récemment, le NICC, qui vise à en proposer un au gouvernement.
  4. Voir le texte de Catherine Millet fourni en annexe.
  5. On ne peut répondre d'une seule manière à cette question. La place que l'art doit ou peut occuper restera toujours à redéfinir en fonction de l'état d'esprit des nations, de leur population et de leur degré de culture, de spiritualité, d'industrialisation etc.

    Suite des réponses : à venir.

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