virtval   Typologie des peuplements de diatomées en rivière en conditions naturelles

 

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A quelle(s) qualité(s) correspondent les indices diatomiques et pourquoi ?

Tous les indices indiquent une très bonne qualité des eaux. Le but de ce scénario est d’établir une typologie des peuplements de diatomées en rivière en conditions naturelles. L’analyse des diatomées indique donc bien qu’on a choisi de bonnes stations épargnées par la pollution. Pour les trouver, on a dû se limiter à des cours d’eau coulant en forêt car l’Homme la défriche pour exercer sur le territoire des actions qui génèrent des pollutions (agriculture, industrie, habitat). Depuis que les hommes sont devenus plus nombreux, les seules zones où l’on puisse donc encore trouver des milieux proches de l’état naturel sont les zones forestières. On appelle ces milieux des milieux de référence.

4 groupes d’espèces se forment, mis en évidence par les tons de gris : gris très clair, gris clair, gris moyen, gris foncé. Sur base de la description de la chimie de l’eau en fonction des roches (voir chapitre "contexte"), comment peut-on décrire les exigences écologiques des espèces de chaque groupe ?

Le bassin 1 se caractérise par des eaux très pauvres en calcium et très acides (zone dystrophe, point S2) et un peu moins acides (zone oligotrophe, points S1 et S3). On voit que le genre Eunotia est le mieux représenté (35 % en S2, 20 et 10 % en S1 et S3). C’est donc un genre typique des eaux dystrophes très acides; par référence à ce genre, les autres espèces qui se trouvent en gris très clair sont aussi des espèces d’eau très acide (4 à 5,5). Le groupe en gris clair se trouve aussi dans le bassin 2 moins acide: ces espèces ont donc une écologie intermédiaire, pouvant vivre dans une plus grande gamme de pH (4 à <7) et un milieu oligo-dystrophe. Le groupe en gris moyen n’est trouvé que dans le bassin 2: ces espèces aiment des eaux un peu plus minéralisées et neutres dites mésotrophes. Enfin le groupe en gris foncé rassemble des espèces qui ne se développent que dans des eaux basiques riches en minéraux dites eutrophes. On voit donc que les diatomées réagissent très précisément quand la composition chimique de l’eau se modifie. Le but du scénario est atteint: on a établi une typologie des cours d’eau naturels.

Une espèce, Achnanthes minutissima, est présente dans toutes les stations, bien que moins abondante dans le bassin 1 et plus dans le bassin 3. Quelles conclusions peut-on en tirer à propos des préférences de vie de cette espèce ?

Il s’agit d’une espèce qui indique des eaux de très bonne qualité mais qui vit dans une large gamme de minéralisation et de pH, bien que son développement soit moins important dans les eaux les plus acides.

En étudiant les eaux non polluées, on voit donc qu’il y en a différents types. A votre avis, quel est l’intérêt de connaître cette classification naturelle ?

Il y a deux intérêts. Le premier est d’ordre scientifique: ce type d’étude permet de définir les exigences de chaque espèce trouvée dans les eaux naturelles de toutes les régions du globe. Le second intérêt est d’ordre appliqué et découle du premier: une fois que l’écologie des espèces est bien connue, on peut établir la typologie des eaux naturelles d’une région donnée et la comparer avec les groupements de diatomées que l’on trouve dans des eaux polluées. En effet, on ne peut pas évaluer l’importance de la pollution d’un cours d’eau si on ne connaît pas la situation où il se trouvait à l’état naturel. La typologie que vous venez d’établir est donc une typologie de référence indispensable car aujourd’hui, la Directive Cadre sur l’eau est une directive européenne qui impose d’évaluer la qualité des cours d’eau en mesurant l’écart à la référence.